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Daniel Richard Avocat - Défense du consommateur
24 juin 2010

Nouvel Obs.com le 23 juin 2010

nouvelObs.com, journal d’actualite en temps reel

Kerviel: le procès d'un menteur et d'un fraudeur, selon l'une des parties civiles

PARIS (AP) — Le procès Kerviel est entré mercredi dans sa dernière phase avec les plaidoiries des parties civiles, les avocats de la Société générale, qui accuse le trader de lui avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros en janvier 2008. Ils ont demandé la condamnation d'un "fraudeur" et d'un "faussaire" et la reconnaissance d'un préjudice moral considérable.

"Cette histoire extraordinaire est en réalité médiocre. C'est l'histoire d'un menteur, d'un fraudeur, d'un faussaire", a plaidé Me Jean Veil, l'un des trois avocats de la banque. Deux semaines et demie d'audience n'auront guère éclairé le tribunal sur les motivations de Jérôme Kerviel. Si celui-ci a reconnu des erreurs, sans vraiment s'excuser, il a expliqué qu'il voulait faire gagner de l'argent à la banque et que ses positions à prises sur les marchés financiers étaient connues de ses supérieurs hiérarchiques.

"Jérôme Kerviel est tout simplement un joueur qui perd et qui rejoue pour se refaire", a déclaré Me Veil qui considère que le trader n'a "jamais eu l'intention de faire gagner de l'argent à la banque" mais s'en est servi "comme d'un casino".

Autre avocat de la banque, Me François Martineau, juge que "la réalité de ce dossier, c'est d'abord un prévenu qui ment et qui ne reconnaît que quelques fautes professionnelles". Et l'avocat de s'accrocher à la réalité d'un dossier où la "victime" est la Société générale "qui a été moquée, méprisée, décrédibilisée avant et pendant le procès".

L'un des avocats des salariés actionnaires, Me Daniel Richard, a quant à lui ironisé sur une Société générale sans général, estimant que ce procès avait permis de mieux cerner la banque mais moins le prévenu.

Jérôme Kerviel, 33 ans, est jugé pour "abus de confiance", "faux et usage de faux" et "introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données informatiques". Il risque jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 375.000 euros d'amende. La Société générale a toujours déclaré avoir découvert le 18 janvier 2008 l'ampleur de ces positions à risques, puis de les avoir débouclées quelques jours plus tard avant d'annoncer les pertes aux marchés financiers.

Le parquet prendra ses réquisitions jeudi matin. Les plaidoiries de la défense de Kerviel auront lieu vendredi matin. Le jugement de la 11e chambre sera ensuite mis en délibéré. AP

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